CHAPITRE XV - Qu'est-ce que la vie ?
CHAPITRE XV
QU'EST-CE QUE LA VIE ?
Nous venons de voir la première expression donnée par LAMARCK à sa doctrine :
nous devons maintenant nous efforcer d'en donner une vue d'ensemble. Pour cela
nous pourrions nous contenter d'une analyse un peu serrée de la Philosophie
Zoologique : celle-ci est, en effet, l'œuvre capitale de LAMARCK et, pour ainsi
dire la cheville ouvrière de sa théorie. Il y donne successivement des «
Considérations sur l'histoire naturelle des animaux, leurs caractères, leurs
rapports, leur organisation, leur distribution, leur classification et leurs
espèces », puis des « Considérations sur les causes physiques de la vie », enfin
des « Considérations sur les causes physiques du sentiment » : de ces trois
parties, la première, qui contient le propre de ce que l'on a appelé le
lamarckisme, a reçu de nos jours un accueil enthousiaste, alors que les deux
dernières ont été trop souvent considérées comme accessoires et même méprisables
: et pourtant, combien n'est-il pas profondément troublant d'y retrouver en
germe les données les plus actuelles sur la théorie de la vie ou sur la
psychologie biologique.
Aussi, sans suivre l'ordre adopté par LAMARCK, exposerons-nous successivement
dans leur ordre logique ces grandes questions ; et, d'autre part, au lieu de
nous adresser uniquement à la Philosophie Zoologique, nous nous efforcerons de
puiser aussi dans des œuvres moins connues, parce que presque inaccessibles.
Au moment où LAMARCK écrivait ses œuvres transformistes, la doctrine mystique de
la force vitale régnait en maîtresse sur toute la science biologique : pour s'en
convaincre, il suffit de jeter un coup d'œil sur un livre alors classique, tel
que la Physiologie de RICHERAND. C'est à HALLER qu'est dû le point de départ
essentiel de cette théorie, une des plus stérilisantes qui aient jamais germé
dans l'esprit humain, et que l'on voit
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